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Communications dans les congrès 

 

 

 

Résumés des publications dans les congrès
Docteur Eric Mullens
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La conférence expérimentale sommeil et travail à horaires atypiques : une mise en situation inédite de 5h à 13h
Le congrès du sommeil, Lille 2014.

MULLENS E., Laboratoire du Sommeil, Fondation Bon Sauveur, Albi, France
DELANOE M., Santé Sécurité au Travail, MSA Midi Pyrénées Nord, Albi, France
GOURC D., Ecole des Mines d'Albi-Carmaux, Albi, France
LESEUX L, sadir association, toulouse, France

Objectif
Les médecins du sommeil connaissent depuis longtemps les effets délétères du manque de sommeil en relation notamment avec le travail à horaires atypiques. En mai 2012 la Haute Autorité de Santé a recommandé d‘informer les travailleurs et le CHSCT sur l‘ensemble des risques identifiés. Cela a permis au Laboratoire du Sommeil en collaboration avec l’École des Mines d’Albi et la Société de Médecine du Travail Midi-Pyrénées d’initier une expérience innovante. Le but étant de placer l’assistance dans la situation de privation de sommeil d’un poste du matin pour sensibiliser les managers et les acteurs de prévention en entreprises (APE) aux conséquences du manque de sommeil sur la santé physique, mentale et sur la pénibilité. Nous avons élaboré des questionnaires d’évaluation soumis aux participants pendant les conférences et les siestes.

Méthodes
13 conférences de spécialistes du sommeil, médecins du travail, psychologue, chef d’entreprise, sportif de haut niveau, enseignant-chercheur. Tout au long de la conférence, les participants répondent, par boîtiers électroniques interactifs, à 30 questions et tests de vigilance. 6 ateliers sieste d’ 1h sont organisés à partir de 6h30. Une pause repas à 9h avec présentation de matériels de traitement des apnées du sommeil. Nous proposons dans cet article une analyse des réponses entre siesteurs/non siesteurs (S/NS).

Résultats
172 participants (70% de femmes): managers 15%, APE 67%. 22% se sont levés avant 3h, 89% ont dormi moins de 6h, 28% ont un score d’Epworth >10. Près de 38% font des journées de plus de 17h, 23% somnolent au volant, 34% ronflent, 39% ne font jamais la sieste, par manque de temps pour 49%. Enfin 42% des participants ont ressenti une baisse de leur vigilance entre 7 et 9h. Parmi les 49 candidats S, 37% ont eu l'impression d'avoir dormi et 70% d'avoir fait le vide. Après la pause, seulement 10% des S ont ressenti une baisse de vigilance contre 30% des NS (chi2=13,52, p=0,035).

Conclusion
9 participants sur 10 pensent que cette conférence contribuera à modifier leur pratique professionnelle. L’atelier sieste a eu un effet positif sur la vigilance. Dossier complet et vidéo sur http://eric.mullens.free.fr

Conflit d’intérêts : Aucun
Auteur correspondant : eric.mullens@orange.fr

Sommeil et travail à horaires atypiques. Un médecin du sommeil intervient en salle de commande d'une centrale thermique EDF en 2013 et 2014
Le congrès du sommeil, Lille 2014

LOUCIF S., médecin du travail,  CPT VITRY S/SEINE, PARIS, FRANCE
MULLENS E., Somnologue, TARN, FRANCE
POTTIER J., Infirmière en santé et travail  Service médical CPT VITRY S/SEINE, PARIS, FRANCE

Objectifs
Dans le cadre de la prévention des risques sur la santé des salariés exposés au travail en horaires atypiques (HA), le service de santé au travail et la direction ont sollicité l’appui d’un médecin somnologue (MS) afin d’améliorer la gestion du rythme veille-sommeil (RVS) de 6 équipes du service exploitation travaillant en HA.

Méthodes
Le MS a présenté durant 1 journée la problématique du sommeil lors des HA aux membres du CHSCT, aux managers et à la direction. Une évaluation globale de leur RVS a notamment montré qu’ils sont 78% en dette de sommeil et 8% ont un score d’Epworth (ESS) >15. Cela a conduit à proposer une information par le MS aux équipes de 8 personnes en salle de commande (de 7 à 12h) pendant le quart du matin (6h-13h30). La présentation à la première équipe se révèle trop difficile, car il est impossible d’avoir l’attention de tout le monde en même temps en raison des impératifs du travail. Nous décidons que les 5 autres sessions seront réalisées sous forme d’un entretien individuel (EI) près de la salle de commande ou même sur le poste de travail de l’opérateur. Protocole de cet EI : (1) Échelle de sévérité de l’insomnie, ESS et typologie de Horne et Ostberg. (2) Évaluation des « alertes sommeil en fonction des postes » (Mullens, 2013). (3) Explication de l’agenda de sommeil. (4) Informations sur le sommeil et le RVS et mise en place des stratégies comportementales adaptées à chaque poste. (5) Remise du document de synthèse « Vous travaillez à horaires irréguliers, voici des conseils pour vous aider » (Mullens, SVS81, 2001).

Résultats
L’EI dure environ 45 min. Les alertes dominantes concernent les plus jeunes de typologie circadienne du soir avec une dette de sommeil souvent sévère lors du poste du matin, ils ont besoin d’une éducation à la sieste. En ce qui concerne l’alimentation : absence fréquente de petit-déjeuner après le poste de nuit. Évaluation sur 24 questionnaires remplis : 23 ont trouvé ces EI intéressants et conseilleraient cette sensibilisation à d'autres collègues, 13 ont modifié leur RVS, 12 leur l'alimentation.

Conclusion
L’intervention du MS pendant le quart du matin a permis d’élaborer un protocole d’EI basé sur la recherche d’alertes sommeil.

Contact : eric.mullens@orange.fr

Est-ce qu'une consultation sur le sommeil vous semble utile ?
Le congrès du sommeil, Marseille 2013

GUZMAN Claire – Castres, France
MULLENS Éric - Fondation bon Sauveur, Albi, France

Objectif
Analyser les réponses oui à cette question posée lors d’une enquête épidémiologique dans la population dans différents centres MSA du Tarn et de l’Aveyron
Méthodes
Un auto-questionnaire anonyme a été proposé à la population âgée de 30 à 69 ans, affiliée à la caisse MSA, à l’occasion d’une convocation pour bilan de santé du 18/02/2004 au 23/09/2007. Élaboré par le médecin du sommeil et 2 médecins du travail de la MSA : DELANOË M. et HARMANDON F. Il comprenait 31 questions et 45 variables. Les résultats ont fait l’objet d’une thèse de médecine générale en 2013, intitulée « Etude épidémiologique des troubles du sommeil dans le Tarn et l’Aveyron à propos de 2117 adultes : état des lieux et perspective ». Nous avions 917 F (43,3%). 1200 H (56,7%). Âge moyen 48,8 ans. Nous nous intéressons ici à la question citée dans le titre.
Résultats
21% (n=436) ont répondu oui à la question : 181F (9%), 255H (12%). Les résultats sont significatifs (p<0,001%) pour : endormissement > 30 min (6%), plus de 3 réveils nocturnes (6%), prise d’hypnotiques (4%), anxiété (11%), Epworth ≥ 11 (4%), actifs qui dorment moins de 7 heures/nuit (7%) ou plus de 9h (2%). ronfleurs toutes les nuits (4%).
Conclusion
1 personne sur 5, âgé de 30 à 69 ans, estime qu’une consultation de sommeil semble utile. A l’échelle des 2 départements (652000 hab.), ce sont 137000 personnes concernées pour un seul centre de sommeil dans le département du Tarn, qui ne fonctionne qu’à mi-temps pour les hospitalisations. Les motifs de consultation dominants sont : insomnie, anxiété, prise d’hypnotiques, dette de sommeil, somnolence, dépistage des apnées du sommeil. En ce qui concerne la prise en charge, une thèse de MG en préparation (PUECH C.) montre que 62% des MG de ces 2 départements ignorent l’existence des thérapies comportementales et cognitives de l’insomnie et une en 2011 (GRANDJEAN G.) indiquait que seulement 17% souhaiterait prendre en charge le SAHOS après la première année de traitement. Au total, les attentes des patients sont nombreuses et variées, mais leur prise en charge diagnostique et thérapeutique reste très insuffisante. Il serait intéressant d’évaluer cette question sur toutes les tranches d'âge de la population française.
Conflit d'intérêts : Aucun
Auteur correspondant :
eric.mullens@orange.fr
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Le Biofeedback de Variabilité de la Fréquence Cardiaque (VFC) dans le cadre de la prise en charge de l’insomnie en pratique libérale de ville.
Le congrès du sommeil, Marseille 2013 

BRUNE Séverine – Psychologue, Castres, France
MULLENS Éric -
  Médecin du sommeil, Castres, France

Objectif
Un médecin somnologue (MS) et une psychologue (P) proposent depuis 2012 un protocole de Traitement Cognitivo-Comportemental de l'Insomnie chronique (TCC-I) en cabinet libéral. (Voir communication congrès du sommeil 2012 : TCC de l’insomnie en pratique libérale de ville. Exemple d’une collaboration entre un médecin somnologue et une psychologue dans le département du Tarn). Depuis 6 mois nous y associons le Biofeedback de VFC qui permet de réduire de manière significative l’état d’hyperéveil, de tension physique et d’hyperactivité mentale (ruminations, pensées anxieuses) dû au stress ou à l’anxiété. Le patient porte un capteur de pouls qui objective l’évolution de l’apprentissage des différentes techniques. Le but est de stimuler les capacités d’adaptation de l’organisme en présence d’anxiété, de stress, de douleurs, etc. qui perturbent la qualité du sommeil et de l’endormissement.

Méthode
Le MS oriente lepatient vers P pour reprogrammer son sommeil par les techniques de TCC-I en 3 séances dont 2 en groupe. Selon les résultats, le Biofeedback de VFC est ensuite proposé sous forme de 4 séances individuelles d’1 heure pour l’apprentissage de différentes techniques : (1) cohérence cardiaque, (2) décroissance respiratoire, (3) mindfullness, (4) relaxation progressive musculaire. Nous présentons les résultats de 5 patients ayant suivi le protocole complet

Résultats
3 H, 2 F, Age moyen 53 ans. Valeurs moyennes (début - fin de traitement) : Efficacité du sommeil 63–91%, échelle de sévérité de l’insomnie 21-5, latence d’endormissement 63–17 mn, durée éveils nocturnes : 72-5 mn, échelle de fatigue de Pichot 15-7 échelle d’anxiété (HAD) 18-6, échelle de stress (SP25) 122-55, prise anxiolytique 1,5 – 0,5

Conclusion
L’utilisation du Biofeedback de VFC permet aux patients d’acquérir des techniques supplémentaires de gestion du stress et de l’anxiété souvent en cause dans l’insomnie chronique. Ces premiers résultats encourageants montrent que la réduction du délai d’endormissement, de la durée des réveils nocturnes, de la fatigue diurne, du niveau de stress et d’anxiété est plus importante et significative en associant les TCC-I avec les techniques de biofeedback de VFC.

Conflits d'intérêts  : Aucun

Dans quelle mesure le médecin généraliste peut-il renouveler en toute sécurité un traitement par PPC ?
Le congrès du sommeil, Marseille 2013

BOUVIER Cécile - Interne en médecine générale, Toulouse, France
MULLENS Éric - Fondation bon Sauveur, Albi, France.

Objectif
Analyser une consultation annuelle systématique derenouvellement de PPC (CPPC) des patients d’un médecin d’un centre de sommeil (MCS). Savoir dans quelle mesure le médecin généraliste (MG) peut assurer cette consultation

Méthodes
Patients ayant consulté le MCS entre le 01/11/12 et le 30/04/13, au laboratoire du sommeil à Albi et au cabinet libéral de Castres. Les données analysées font l’objet d’un sujet de thèse de médecine générale (en préparation).

Résultats
469 patients, H 79%, F 21%, suivi depuis 1991 (moyenne 6.52 années). IMC 31.6. Symptômes au moment du diagnostic (%) : ronflement 100, vigilance réduite 63, l’HTA 42, nycturie 40, céphalées 26, trouble libido 4. Polysomnographie de niveau I 36%, de niveau II 18%, polygraphie de niveau III 46%. IAH moyen 47/h. CPPC : Nombre de prestataires 9. Masque (%) nasal 72, facial 17, narinaire 8, plusieurs 2. Humidificateur 40%. Observance moyenne par nuit 6h35, 95% des nuits. Pression moyenne 9.4 mbar. IAH 4.1/h (> 10 : 6%). Epworth 4,21 (>10 : 4,7%). Echelle de sévérité de l’insomnie (ESI) 5,43 (> 14 : 4%). Tolérance bonne 88%. Absence d’effets indésirables 85%. Conduite à tenir en fin de consultation (%) : identique 85, modifier réglages masque 6, demande humidificateur, consultation ORL ou neurologue. Désappareillage 1%, nouvel enregistrement 5%.

Conclusion
Lorsque le diagnostic initial est posé avec les critères en vigueur, 85% des patients ne posent aucun problème et pourraient être renouvelés par le MG au décours d’une consultation permettant de recueillir : observance sur 1 an, relevé machine, satisfaction du patient, Epworth, ESI. Cela permettrait de soulager le travail du MCS et d’impliquer positivement le MG, mais une formation préalable est souhaitable car une thèse en 2011 montrait que 90% des MG ne veulent pas et ne peuvent pas prendre en charge en globalité (avec la machine de PPC) les patients SAHOS. La thèse en préparation va proposer à un groupe de MG de tester cette méthode.

Conflit d'intérêts : Aucun
Auteur correspondant :
eric.mullens@orange.fr

TCC de l’insomnie en pratique libérale de ville.
Exemple de collaboration entre un médecin somnologue et une psychologue dans le département du Tarn
Le congrès du sommeil, Marseille 2013

BRUNE Séverine – Psychologue, Castres, France
MULLENS Éric -  Médecin du sommeil, Castres, France

Objectif
Le traitement comportemental et cognitif de l’insomnie (TCC-I) est une alternative thérapeutique non pharmacologue validée pour traiter l’insomnie chronique. Cependant, les rares médecins du sommeil libéraux ont peu de temps à lui consacrer. Pour y remédier nous avons instauré une collaboration entre un médecin somnologue (MS) et une psychologue (P) dans un cabinet de ville en janvier 2012.
Méthode
Nous avons opté pour des ateliers de groupes (AG) de 4 patients. Le MS oriente le patient vers P. Les AG comprennent 4 séances de 1h30 : information générale avec remise du livret de traitement, restriction du sommeil, contrôle du stimulus, abord cognitif. Des questionnaires de satisfaction et des entretiens ont été effectués afin d’identifier les points positifs et les freins rencontrés par les patients. Nous présentons les résultats des 4 premiers groupes soit 16 patients
Résultats
6 H, 10F, Age moyen : 56. Valeurs moyennes : Début/fin de traitement : efficacité du sommeil 65/91%, échelle de sévérité de l’insomnie 18/7, latence d’endormissement 54/17 mn, éveils nocturnes : nombre 2,6/1, durée 54/16 mn, nombre de prise d’hypnotiques 1/0,4. Les freins identifiés : méconnaissance de cette alternative thérapeutique par leur médecin traitant et par les patients qui nécessite de prendre un temps important d’information pour les impliquer dans la démarche. Investissement personnel et organisationnel : livret de traitement, réunions périodiques. Absence de prise en charge du coût financier. Conclusion
Tous ont atteint leurs objectifs et leurs attentes. Ces 4 séances TCC-I en pratique libérale ont été efficaces pour l’ensemble des patients (avec ou sans comorbidités), ce qui permet d’avoir en première intention une réduction significative de l’insomnie. Nous réfléchissons à la création d’un réseau de professionnels de santé centré sur l’insomnie chronique, dans le Tarn, car nous estimons qu’il permettrait des économies de santé non négligeables. Voilà pourquoi les tutelles et les mutuelles devraient la reconnaître et la prendre en charge d’une façon raisonnable. Une thèse de médecine générale est en cours de réalisation afin de présenter les résultats sur 1 an.
Contact : eric.mullens@orange.fr
 

Enregistrement du sommeil de 2 athlètes à l’occasion de la 8ème Nuit européenne des musées à la Cité des sciences et de l'industrie, 13-19 mai 2012

CAIN Gérard – Organisateur événementiels, Antibes, France
DIEUMEGARD Philippe – Responsable communication à la SNCF, Paris, France
FRAYSSINET Martine – Fondation bon Sauveur, Albi, France
GAYREL Jacqueline - Fondation bon Sauveur, Albi, France
GLAYROUSE Didier – Société Neuromédi, Albi, France
LEBORDAIS Cyril – Société BES27, Kinésithérapeute, Évreux , France
MICALETTI Pierre Michaël - Professeur systémique experte, Évreux, France
MULLENS Éric - Fondation bon Sauveur, Albi, France
NADAL Brigitte - Fondation bon Sauveur, Albi, France
THIBAULT Jérôme – Cité des sciences et de l’industrie, Paris, France

Objectif  
Nous avions exploré le rythme veille-sommeil de 2 coureurs lors des 6 jours/6 nuits sur tapis de course à Antibes en 2011. MICALETTI (M) devenu recordman mondial de cette discipline sportive avait pris conscience de la grande efficacité du sommeil polyphasique (POLY) les 2 derniers jours de l’épreuve. Il l’avait alors utilisé d’emblée lors d’un nouveau record en décembre 2011 et avait réalisé une meilleure performance. Sa conviction que la gestion du sommeil est déterminante dans ce sport extrême l’a amené à nous solliciter à nouveau pour un 6 jours/6 nuits à la Cité des sciences et de l'industrie. Il voulait valider cette pratique par un nouvel enregistrement du sommeil, battre le record mondial et l’officialiser sur le Guinness World Record. Nous voulions vérifier l’absence de sommeil paradoxal (SP) pendant les siestes. Il était accompagné par DIEUMEGARD (D).
Méthode  
Départ et arrivée à 20h30. M sur tapis roulant, D sur home trainer, allure libre, pauses à leur convenance. Polysomnographie en continu : Matériel Neurosoft (neurospectrum 5), société Neuromédi, montage AASM allégé, 2 tresses suspendues reliées à des plaques têtières, 2 lits de camp à proximité. Le jour présence du personnel du laboratoire du sommeil, la nuit formation de personnes pour recoller les capteurs.
Résultats  
(D) 7h50 de sommeil, 2704 km, 31 siestes de 15’. 1’ de stade N2 sur le vélo à 13h45 à J1. Il n’adopte le POLY qu’à partir de J4 et s’en trouve nettement mieux. (M) 12h30 de sommeil, 822,31 km, 47 siestes de 16’. Adopte d’emblée le POLY. Il part en dette de sommeil qu’il compense par 14 épisodes de sieste à J2. Nombre d’épisodes de sommeil J1 à J6 : (D) 4,5,4,6,6,5, (M) 5,14,9,7,6,6.  Répartition identique du sommeil diurne et nocturne. Réveils spontanés, de très courts moments de confusion du réveil en fin de période pour M. D et M Absence de SP. % de N3 J1 à J6/24h : (D) 11,17,33,52,59,75. (M) 4,3,16,35,48,41.
Conclusion
M bat le record du monde. Il trouve que le POLY d’emblée permet un meilleur confort. Le % de N3 est proportionnel à la privation de sommeil. Nous n’avons toujours pas noté de SP. Pour l’avenir, nous souhaitons enregistrer le sommeil de récupération. 
Contact : eric.mullens@orange.fr

Qu'avons-nous appris de l’observation du rythme veille-sommeil de 4 athlètes lors de 3 courses de 6 jours 6 nuits ?

CAIN Gérard – Organisateur événementiels, Antibes, France
FRAYSSINET Martine – Fondation bon Sauveur, Albi, France
GAYREL Jacqueline - Fondation bon Sauveur, Albi, France
GLAYROUSE Didier – Société Neuromédi, Albi, France
MICALETTI Pierre Michaël - Professeur systémique experte, Évreux, France
MULLENS Éric - Fondation bon Sauveur, Albi, France
NADAL Brigitte Fondation bon Sauveur, Albi, France
THEIL Muriel - Fondation bon Sauveur, Albi, France
VALADEAU Sylvie - Fondation bon Sauveur, Albi, France

Objectif
Observer le rythme veille-sommeil de 4 athlètes pendant 3 courses de 6jours/6nuits.  Antibes 2010 : SIEURAC (S), 2011 : BILIARD (B) et MICALETTI (M). Paris Cité des sciences et de l’industrie 2012 : DIEUMEGARD (D) et (M). Ils souhaitaient l’aide du laboratoire du sommeil pour répondre à leurs interrogations : Quels sont les meilleurs moyens de récupérer ? Respecter des cycles de sommeil ? Quantité minimale de sommeil par jour ? Les siestes, quelle période, quelle durée ? (M) voulait battre le record du monde.
Méthode
 1 marathonien sur circuit (S), 2 sur tapis roulant  (B, M). 1 cycliste sur home trainer (D).
Bilan: typologie circadienne(TC), agenda de sommeil (AS), actimétrie ACTIWATCH, VIVAGO (AW), polysomnographie (PSG). Avant la course: (TC) SBMD, (AS) SBMD, (AW) SBMD, (PSG) BMD. Pendant: (AS) S, (AW) M, (PSG) BMD. Après: (AS) S, (AW) M, (PSG) M.
Résultats
(S) Le sommeil polyphasique (POLY) apparaît à J4, homogénéisation des périodes de sommeil diurnes et nocturnes. Rebond de sommeil les jours suivants. (B) absence de POLY, moindre performance alors que (M) se met en POLY à J3 avec en tout 29 épisodes de sommeil (sieste) de 23’ en moy avec un % de stade N3 qui augmente à partir de J3. SP absent.(D) apparition du POLY à J4. (M) se met d’emblée en POLY. Pour (M et D) durée moy des siestes 15’, N3 augmente à partir de J3, SP absent. (M) 47 siestes, 11h45 de sommeil, 822,31 Km au Guinness World Record.
Conclusion

Dans une telle privation de sommeil (PDS), intérêt d’un POLY par des siestes de 15’. Plus la PDS progresse, plus la sieste est riche en stade N3 à partir de J3, alors que le SP est absent. Nous proposons un protocole pour optimiser le rythme de sommeil : Bilan préalable pour mieux se connaître (TC, AS, AW). La semaine avant la course dormir assez. Sieste avant l’épreuve. Pendant la course, NE PAS RÉSISTER AU SOMMEIL, ADOPTER D’EMBLÉE un POLY par DES SIESTES DE 15’ AUSSI BIEN DIURNES QUE NOCTURNES. Respecter le rebond de sommeil après la course. Ces conseils de SIESTES peuvent se transposer à toute personne soumise à une PDS : travail posté, longues astreintes, gardes … Nos projets : mieux étudier le sommeil de récupération et notamment le SP.

Le projet chez EMC COMPUTER SYSTEMS :  un exemple de sensibilisation en entreprise sur le sommeil et la sieste

FERREIRA Sylvie – EMC COMPUTER SYSTEMS, Bezons, France
MULLENS Éric – Fondation Bon Sauveur, Albi France
TARTARY Arno – Les contrebandiers du temps, Toulouse, France
THOMAT Marie-Pierre – Les contrebandiers du temps, Toulouse, France

Objectif
EMC s’est intéressée à la thématique du sommeil avec les équipes Customer Service (CS) en 2009 lorsqu’un manageur a soulevé les difficultés de récupération rencontrées par ses collaborateurs après des périodes d’astreintes de nuit. Après des recherches sur internet, nous avons contacté le Dr. Mullens et organisé une session pilote avec l’équipe de management en avril. Les formations ont démarré en juin. Dans un premier temps réservées aux collaborateurs du CS, puis étendues à tous les départements, toutes fonctions confondues.

Méthode
Chaque session de formation « Travail et Rythme Veille-Sommeil » dure 1 jour. Le groupe se compose de 6 à 10 personnes, de jour ou d’astreinte de nuit. Thèmes abordés : Le sommeil, la somnolence, la dette de sommeil, le rythme veille-sommeil et son impact sur les accidents. Apprendre à évaluer sa somnolence et sa typologie de sommeil. Savoir observer son rythme de sommeil et calculer sa dette de sommeil. L’hygiène de sommeil, l’alimentation, l’exposition à la lumière. La sieste est présentée comme la stratégie de récupération indispensable lors des astreintes. Elle est intégrée au programme pour permettre aux participants d’en expérimenter les bienfaits et de les convaincre de son utilité. « Les contrebandiers du temps » se chargent de l’organiser, accompagnée de leurs créations sonores, juste après le déjeuner, pendant 20 min.

Résultats
7 groupes, 57 stagiaires de juillet 2009 à mai 2011. C’est à chaque fois un plébiscite, les bénéfices les plus souvent cités par les participants sont : regain d’énergie baisse du stress et augmentation de la concentration. Parmi les commentaires obtenus lors des évaluations, celui-ci résume bien : compréhension du mécanisme du sommeil très enrichissant, ne pas aller contre la nature, très bonne interactivité, nombreux exemples très concrets. Atelier repos en début d'après-midi très bien.

Conclusion
Nous proposons à présent 4 sessions de formation sommeil par an. Le projet « Bien Être et Santé au Travail » d’EMC va prochainement intégrer la sieste avec l’ouverture d’un « Espace ZEN » accessible à tous. Cette expérience donne à la médecine du sommeil un rôle important dans l’entreprise.

Présentation au format PDF

Exploration du rythme veille-sommeil chez 2 coureurs pendant les « 6 jours /6 nuits sur tapis de course », Antibes, 5 au 11 juin 2011

BILLARD Philippe – coureur 1 / directeur publication, Évreux, France
CAIN Gérard – Organisateur évènementiels, Antibes, France
FRAYSSINET Martine – Fondation bon Sauveur, Albi, France
GLAYROUSE Didier – Société Neuromédi, Albi, France
MICALETTI Michaël - coureur 2 / professeur systémique experte, Évreux, France
MULLENS Éric - Fondation bon Sauveur, Albi, France
PASTORELLI Olivier - Parrot, Paris/Marseille, France

Objectif
Suite à une étude publiée au Congrès du Sommeil 2010, nous avons enregistré le rythme veille-sommeil de 2 coureurs C1-C2 lors de la tentative de record du monde de course sur tapis roulant pendant les 6 jours d’Antibes. Avantage de la course sur tapis : Unité de lieu, matériel protégé des intempéries. Mais doutes sur le plan technique : artefacts de mouvement (EEG), dermogramme, faut-il former des personnes relais sur place ? Comment ne pas être trop invasif.

Méthode
(1) Mars 2011. Typologie circadienne (TC), Agenda de sommeil, actimétrie (Actiwatch
®) 1 semaine, nuit PSG au domicile pour familiariser et connaître leur sommeil puis test sur tapis roulant.
(2) Actimètre VIVAGO® 3 semaines (avant, pendant, après la course).
(3) La course. Sous un barnum 2 tapis avec vidéo. 2 assistants 24h/24h. PSG : Matériel Neurosoft (neurospectrum 5), société Neuromédi, montage AASM allégé, 2 tresses suspendues reliées à des plaques têtières, 2 lits de camp. Formation de personnes pour recoller les capteurs. Coureurs : allure libre, pauses à leur convenance.
(4) PSG de la nuit de récupération après les 6 jours.
Résultats
(1)TC C1 (neutre), C2 (matin modéré). Durée du sommeil actimétrie C1(7h22), C2(6h38)
(2) Polysomnographie : Enregistrement de très bonne qualité malgré la transpiration, matériel non gênant. Dès leurs repos : pas de dermogramme, impédances très correctes. Aléas : fréquentes coupures de courant. Nombre de km C1 (556,8), C2 gagne le record du monde (814,3). Durée du sommeil C1(1302’), C2(619’). Nombre de périodes de sommeil C1(17 soit 2,8/24h), C2(29 soit 4,8/24h, le sommeil devient très polyphasique les 2 derniers jours). % sommeil le jour C1(29), C2(40). % Stades C1-C2/24h : W (9-8). N1 (8-18). N2 (41-48). N3 (35-26). R (7-0)
(3) ) Comparaison durée du sommeil VIVAGO
® vs PSG : Pas de données du C1, C2: 695’ vs 619’
(4) PSG non exploitable pour C2 : panne de courant en milieu de nuit.
Conclusion
Excellente qualité du matériel et des données de la PSG. Pour gagner, C2 compense sa forte privation de sommeil par du sommeil polyphasique avec presque autant de sommeil diurne que nocturne. Il n’a pas fait de sommeil paradoxal pendant ces 144 h.

Le rythme veille-sommeil d’un marathonien pendant 144 h de course Le French Ultra Festival d'Antibes du 6 au 12 juin 2010.

MULLENS Eric,Fondation Bon Sauveur,Albi, France
SIEURAC Josian, Marathonien, Saverdun, France

Objectifs
Observer le rythme veille-sommeil d’un marathonien lors d’une une course d’endurance de 144 h, après coaching par un spécialiste du sommeil.
Méthode
Un homme, 50 ans, adepte de ce genre de course, mais jamais dans ce contexte de 6 jours non-stop. Allure libre sur une boucle de 1295 m. Il organise ses pauses à sa convenance. 2 mois précédents, bilan par ACTIMÉTRIE avec conseils de sommeil (A). AGENDA de sommeil 4 j avant (B), 6 j de course (C) et 4 j après (D).
Résultats
(A) Temps de sommeil/24h (S24) = 7h, Siestes = 0. Efficacité du sommeil 88%. L’analyse des rythmes permet de donner des conseils pour dormir pendant la course : de 3h à 6h, 20' à 10h. Court sommeil possible lors de la séance de massage à 12h. Sieste 20’ à 14, 17, 21 et 23h30. (B) S24 = 8,7h dont sieste = 0,3h. Courte sieste de 30’ à 12h avant le départ de 14h. (C) S24 = 5,1h dont sieste = 2,2h. Absence de sommeil nocturne la seconde nuit puis homogénéisation des périodes de sommeil diurne et nocturne. Sommeil polyphasique les 2 derniers jours de la course avec 2 périodes de sommeil diurne et 2 périodes nocturnes à 14, 20, 23 et 4h. (D)S24 = 10,7h dont siestes = 0,9h, durée décroissante. Classement 14/87, 473 tours, 612km (soit l’enchainement de 14 marathons). « J'ai beaucoup appris sur mon sommeil sur ces 15 jours. C'est une très bonne expérience pour moi. Je passais 15h sur la piste en moyenne en alternant la course et la marche. Je n'ai presque pas bu de boisson à base de caféine de peur de perturber mes cycles de sommeil.»
Conclusion
Classement honorable car les ¾ des premiers avaient déjà effectué l’épreuve. Le coureur, demandeur d’un bilan préalable avec un spécialiste du sommeil, a géré son rythme veille-sommeil : Optimisation du temps dormi quelques jours avant l’épreuve, courte sieste 2h avant le départ. La dette de sommeil du début de course est compensée par une modification du rythme veille-sommeil avec apparition d’un sommeil polyphasique et homogénéisation des périodes de sommeil diurne et nocturne. Rebond de sommeil les jours suivant la course et des siestes de durée décroissante. Pour la prochaine édition les coureurs bénéficieront d’une information sur le sommeil.

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Bilan de 3 expériences de sieste en entreprise

GALATRY-BOUJU Florence, ASTIA, Toulouse, France
HARMANDON Francine, ASTIA, Toulouse, France
PICCARDI Marc, ANTARES, Toulouse, France
TARTARY Arno, Les contrebandiers du temps, Toulouse, France
THOMAT, Marie-Pierre, Les contrebandiers du temps, Toulouse, France
MULLENS Eric, Fondation Bon Sauveur, Albi, France

Objectifs
Certains rythmes de travail exposent à de trop longues journées et les dangers de la dette de sommeil sont mieux connus. Certaines entreprises se demandent même si elles ne peuvent pas être responsables d’un manque d’informations sur ce risque alors que leur personnel est mal informé sur la gestion d’un sommeil insuffisant. Nous souhaitons les sensibiliser sur la sieste lors de nos interventions en entreprise pour améliorer les capacités cognitives, le niveau de stress et la gestion du manque de sommeil.
Méthode
En 2005, 2 ingénieurs du son et plasticiens sonores ont contacté le médecin du sommeil pour présenter leurs siestes accompagnées de créations sonores. Cela a permis d’ajouter un atelier sieste lors de 3 formations.
Résultats
(1) ANTARES en 2007. PME de 19 salariés volontaires exposés à de longues journées. L’employeur est conquis par le projet. Pour les siesteurs : déconnexion complète par rapport au travail, pleine forme, meilleure concentration, disponibilité. (2) SADIR ASSISTANCE en 2009. Nette adhésion de l’équipe de direction. 30 salariés tirés au sort, 4 jours de sieste, 19 sont inclus. Le score d’Epworth baisse plus au bout d’une semaine chez les siesteurs que chez les non-siesteurs. Modification pour 3 items : concentration, écoute, sentiment de fatigue. Ce premier bilan confirme du côté employeur la faisabilité et pour les salariés le bien-être apporté. Ils sont demandeurs d’une suite qui est programmée fin 2010. (3) La DRH d’une entreprise d’Ile-de-France sollicite le médecin du sommeil pour informer le personnel soumis à un régime d’astreinte. Après une réunion d’information, l’équipe de direction accepte le protocole : formation sur 1 journée par groupe de 9 personnes avec atelier si este de 20 min à 14h. Cette action toujours en cours fera l’objet d’une présentation ultérieure, mais elle nous conforte dans l’idée d’inclure systématiquement un « atelier sieste » dans les entreprises notamment pour les salariés soumis à des privations de sommeil (travail posté, longue journée).
Conclusion
Ces expériences nous permettent de proposer un protocole pratique pour intégrer une information sur le sommeil en impliquant toute l’entreprise.

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Quand le sommeil prend de l'âge, des conseils pour mieux dormir Résumé filmé d’une pièce jouée au théâtre municipal de Castres (durée 20 minutes)

ARSON  Brigitte, Association « Théâtre au-delà des Mots », Castres, France
GUEDON Richard, Groupama SA
MULLENS Eric, Fondation Bon Sauveur, Albi, France

Objectifs
Pour la 10ème journée nationale du sommeil du 19 mars 2010 nous avons organisé une conférence théâtrale destinée au grand public dans le but d’expliquer les traitements comportementaux de l’insomnie afin de limiter la consommation d’hypnotiques.
Méthode
Le programme comprend 3 parties. (1) Une présentation de 45 min sur le sommeil, son rythme et l’évolution avec l’âge. (2) Une pièce de théâtre d’une durée de 1h au cours de laquelle le médecin du sommeil intervient pour résumer les thèmes abordés. (3) Un exposé intitulé « Somnifères, oui on peut les arrêter avec son médecin traitant » relatant une expérience de sevrage des hypnotiques, à l’aide des traitements comportementaux de l’insomnie, menée par huit médecins généralistes chez 102 patients âgés, en 2007, dans les Ardennes, en partenariat avec Groupama.
La pièce de théâtre
Nous en présentons le résumé filmé. Réalisation : SARL Les Nouveaux Films. Scénario : E. Mullens, B. Arson. Direction artistique : B. Arson. Création Sonore : N. Carrière. La scène est divisée en 2 espaces : L’appartement de Juliette et Robert Martin et la salle de séjour de leur voisine, Louise. La famille Martin adopte de très mauvais comportements de sommeil alors que Louise suit une excellente hygiène veille-sommeil. 4 thèmes sont abordés. (1) La préparation au sommeil avec le repas du soir et le coucher. (2) La nuit avec les apnées de Robert, sa prise d’hypnotique et ses conséquences avec une chute en fin de nuit. Juliette et sa mauvaise gestion des réveils nocturnes (3) Le lever avec la notion de synchronisation des rythmes et l’utilisation d’une lampe de photothérapie. (4) L'activité dans la journée et la sieste. À la fin, Robert décide de modifier radicalement son comportement. Les 400 spectateurs disposaient de la liste des règles d’hygiène de sommeil et de stratégies comportementales. Ils pouvaient alors composer leur propre « ordonnance » en fonction de leurs erreurs constatées.
Conclusion
Cette vidéo, libre de droits, constitue un support original pour s’intégrer dans une séance d’éducation à la santé sur le sommeil du sujet âgé. Elle peut être visionnée à l’adresse http://eric.mullens.free.fr/ 

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Sieste en entreprise.
31è congrès de médecine et santé au travail, toulouse, juin 2010

Florence GALATRY BOUJU. Médecin du travail, Association de Médecine et de Santé au Travail (AMST), Toulouse
Francine Harmandon.  Médecin du travail, Association de Médecine et de Santé au Travail (AMST), Toulouse
Eric Mullens.. Médecin somnologue, laboratoire du sommeil, Fondation Bon Sauveur, Albi
Marie-Pierre Thomat, Les contrebandiersdu temps (http://nappening.free.fr/), Toulouse
Arno Tartary. Les contrebandiersdu temps (http://nappening.free.fr/), Toulouse

Objectifs
Si dans certains pays comme le Japon par exemple, la pratique de la sieste sur les lieux de travail est encouragée par le ministère de la Santé, en France cette pratique reste taboue. L’objectif de notre étude est de démontrer que le repos compensateur du milieu de journée est faisable en milieu de travail et bénéfique tant pour le salarié que pour l’entreprise : la sieste permet de diminuer le stress. Il nous faut réapprendre la sieste. Dans le même temps nous avons voulu voir si la sieste avait une influence sur le rythme cardiaque.

Méthode
Une première expérience a eu lieu en juin 2007 dans une PME Toulousaine. Devant le succès remporté tant auprès des salariés que du chef d’entreprise, SVS 81 et Les contrebandiers du temps ont souhaité réitérer l’expérience dans une autre entreprise Toulousaine. Nous voulions évaluer objectivement les effets de la sieste par des questionnaires et la fréquence cardiaque. Trois groupes de dix salariés volontaires, tirés au sort et anonymisés ont participé à l'étude : un groupe  de non siesteurs, un groupe de siesteurs accompagnés par les créations sonores, un groupe de siesteurs libres. L’expérience se déroule sur une semaine en juin 2009. Les salles de sieste sont aménagées avec chaises longues et lumière tamisée. La sieste accompagnée consiste à faire écouter, un film sonore avec un casque audio. L’heure du temps de repos est fixée pour des commodités organisationnelles (déroulement du film sonore). La durée de la sieste est de 20mn. Pour recueillir le ressentis des participants cinq questionnaires sont complétés par eux avant et après la sieste. Il s’agit de questionnaires sur la qualité du sommeil (tous les jours de la semaine, J+10, J+30), sur la qualité de vie (toute la semaine), sur la pratique de la sieste, et sur son ressenti, la vigilance, de l’échelle d'Epworth à J1, J+10, J+30. Tous les siesteurs sont interrogés sur leur état au réveil. Un enregistrement de la pulsation cardiaque le troisième jour est réalisé sur une personne des deux groupes de siesteurs. Les prises se font 10mn avant la sieste, 20mn pendant et 20mn après.

Résultats
Les premiers résultats sont satisfaisants. Comme pour la première expérience, l’employeur a reconnu la faisabilité et le caractère moteur de celle-ci. Tous les participants ont souhaité poursuivre l’expérience toute la semaine même si certains ont reconnu avoir du mal à se laisser aller à la sieste. Actuellement une épidémiologiste étudie les questionnaires. L’analyse des enregistrements est en cours.

Conclusion
Évoquer le temps de sieste, c'est tout simplement poser la question de la validité de nos rythmes sociétaux ne prenant pas assez en compte le respect du "découpage" temporel propre à chacun. Ballottée entre temps productif et temps biologique, la sieste est un besoin naturel et fondamental en mal d'acceptation et de reconnaissance. Elle est le traitement de la dette de sommeil dans notre société qui malmène notre rythme veille-sommeil et nous impose une hypervigilance de tous les instants.

Physiopathologie et outils d'évaluation du travail posté
Atelier pré-congrès.
31è congrès de médecine et santé au travail, toulouse, juin 2010

Docteur Éric Mullens

Physiopathologie
Il n’y a pas de travail posté ou de nuit physiologiquement acceptable. Tout type de travail posté a des conséquences sur l’horloge biologique. Il en résulte un état de malaise. Il faut tenter d’en minimiser les conséquences 
Notre physiologie est malmené : L’électricité a changé la vie de l’homme qui a vécu uniquement le jour pendant des millions d’années. (Pr. Jouvet, Lyon). Avec les machines à vapeur et avec l’électricité, l’insomnie du monde a commencé. (Giuglielmo Ferrero vers 1900)

Définition du travail à horaires atypiques
Tout travail différent de la semaine standard. Définition de la semaine standard : 5 jours travaillés du lundi au vendredi, horaires compris entre 7h00 et 20h00, régularité des jours et heures travaillés, Absence de travail les jours fériés.

Epidémiologie
En France en 1998, environ 30% des salariés travaillaient à des horaires irréguliers : Travail de nuit (plus de 50 nuits par an). Hommes : 10,4%, femmes : 3,1%. Horaires alternants. Hommes : 11,1%, femmes : 6,3%. Mais aussi : horaires variables selon les jours, fixés par l'entreprise : 17,1%. Travail posté et médecine du sommeil.

Le travail à horaires atypiques entre pleinement dans le champ de la médecine du sommeil car il cumule : Une altération du rythme chronobiologique veille-sommeil.. Un trouble de la quantité de sommeil : la dette de sommeil. Un trouble de la qualité du sommeil : Fragmentation, rythmicité du sommeil paradoxal.. Une somnolence excessive.

Insomnie et travail posté Critères diagnostic, ICSD, 2005
A.  Plainte d'insomnie ou de somnolence excessive temporairement associée à un horaire de travail qui intéresse régulièrement le moment habituel du sommeil. B.  Les symptômes sont associés à un horaire de travail posté depuis plus de 1 mois. C.  La grille de sommeil ou l’actimètrie pendant au moins 7 jours montre une irrégularité du rythme circadien et des heures de sommeil. D.  Le trouble du sommeil n'est pas expliqué par un autre trouble du sommeil, médical, neurologique, mental, médicamenteux ou toxique.

Critères de sévérité : Léger : insomnie légère ou somnolence excessive légère. La dette de sommeil est de 1 à 2 heures. Modéré : insomnie modérée ou somnolence modérée. La dette de sommeil est de 2 à 3 heures. Sévère : insomnie sévère et somnolence sévère. La dette de sommeil dépasse 3 heures.
Critères de durée : Aigue : 7 jours ou moins. Subaiguë : 7 jours à 3 semaines. Chronique : 3 mois et plus.

Les rythmes de travail
Très grande diversité des rythmes de travail. Foisonnement de nouveaux systèmes de travail postés non programmés. Problème d’ampleur croissante. Rythme discontinu. Type 2 x 8 (Par exemple : Poste du matin 5h - 13h. Poste du soir 13h - 21h). Rythme semi-continu.  Type 3 x 8 avec arrêt le week-end (par exemple : Poste du matin 3h30 - 11h30 ; Poste du soir 11h30 - 19h30 ; Poste de nuit 19h30 - 3h30). Rythme continu ; Type 4 x 8 ; 365 jours/an. Travail de nuit permanent. Des rythmes très irréguliers … Et des horaires non programmés. Par exemple une entreprise de transformation de lait où les horaires varient d'un jour à l'autre en fonction de la demande et de la production.

L’avis du chronobiologiste
Méconnaissance des réalités biologiques. Nombreux sont ceux (employeurs ou employés) qui pensent que l’humain est capable de travailler ou de se reposer n’importe quand au cours des 24 heures. Tout le monde ne réagit pas de la même manière lors d’un décalage horaire.
La recherche ?
L’expérimentation animale et même humaine ne permet pas de résoudre les problèmes posés par le travail de nuit. La mouche ou la souris « postée » n’est pas un bon modèle. Les recherches en laboratoire sur des volontaires sains ne simuleront jamais la situation réelle : facteur de risque, durée, stress …Rien ne peut remplacer les recherches faites sur le terrain. Mais difficultés méthodologiques et psychologiques.

Réflexions des salariés d’après des formations en entreprise
Poste du matin (lever avant 5h) : Lors du travail du matin il faut ABSOLUMENT dormir le soir. Je répartis 2 ou 3 réveils dans la chambre pour me réveiller lors du poste du matin.
Poste de nuit : Une opératrice téléphonique : A 5h je dis les mots à l’envers au téléphone. Quand je dors le matin après le quart de nuit, je ne supporte pas que les enfants de l’appartement du dessus jouent aux billes sur le carrelage. Mon entourage ne comprend pas que je dorme le matin.
La somnolence : Heureusement qu’il y a le car pour dormir en allant et en revenant du travail, 20 minutes de sommeil dans le bus, c’est déjà ça de pris . J’ai une « journée larve » entre les 2 nuits.

Réflexions des médecins du travail :
Rôle « pervers » de la prime. De plus en plus de jeunes apprentis qui ont des accidents de scooter tôt le matin. Les personnes qui font le travail posté semblent vieillir prématurément. La transformation est souvent rapide d’une année par rapport à l’autre. Somnolence au volant des ramasseurs de volailles : absence totale d’horaires et de rythme, 7 morts en 2005 !  Poste de travail de 14h à minuit avec possibilité de travail à 8h le matin. Les 3x8 et la prise de poids.. Réhabiliter la sieste. Les travailleurs postés ont l’impression d’avoir du temps libre.

Réflexion d’une entreprise : Comment « enrichir la tâche » d’un salarié qui travaille la nuit pour qu’il ne s’endorme pas ! Cela montre bien la méconnaissance totale du problème

Physiopathologie du travail posté :
Le problème est très complexe, mais nous pouvons essayer de le résumer .L'adaptation au travail posté est individuelle et dépend d’une interaction complexe entre 4 facteurs complémentaires/
1.  Facteur individuel : Age : > 50 ans. AASM, 2007 : Des études sont nécessaires, mais les données actuelles suggèrent qu’il est un facteur d’intolérance. Sexe : AASM, 2007 : tendance (faible) à un sommeil plus court et plus de somnolence chez les femmes, mais les études sont rares.  Maladies associées : psychiatriques, alcoolisme troubles digestifs, cardiaques, neurologiques, diabète, apnées du sommeil …Typologie circadienne : Couche tôt - couche tard. Intérêt du questionnaire de typologie circadienne de Horne et Ostberg,
2.  Facteur Rythme : La désynchronisation : Décalage entre le rythme naturel de sommeil et le rythme imposé par l’environnement socio-professionnel. Le problème majeur est l’impossibilité de dormir aux heures habituelles. Les épisodes de sommeil et les périodes de veille surviennent à de mauvais moments. Travail de nuit par exemple : Je dois être éveillé alors que je devrais dormir. Le réajustement permanent : Avec des changements fréquents du rythme veille-sommeil en fonction des différents postes et entre les périodes de travail et le repos.
3.  Facteur Domestique : 2ème travail : DOUBLE JOURNEE +++. Activités ménagères. Marginalisation du temps social. L’être humain est un « animal » social ! Vie de couple, Enfants. Amis, réunions, loisirs ... Gestion de la famille : •   L’entourage est-il synchronisé avec le rythme du sommeil du travailleur posté ? informer l’entourage et notamment les enfants avec « Mise au point au départ - Trouver un compromis ». Une problématique particulière : Pour un travailleur posté il y a une dimension de stress supplémentaire. Il ne sait pas s’il va pouvoir conserver ce travail toute sa vie (intolérance, fatigue …). Difficulté pour se projeter dans son déroulement de carrière / salarié de jour. Evolution plutôt vers un « moins bien » que vers « un mieux.
4.  Facteur Sommeil : Sommeil de mauvaise qualité : difficulté à s’endormir. Augmentation des éveils nocturnes. Baisse de l’efficacité du sommeil. DETTE DE SOMMEIL et SOMNOLENCE : Les postes de nuit et du matin provoquent une privation chronique de sommeil. 1 heure de sommeil perdu par 24 heures = 4 nuits en moins par mois. Après un travail de nuit compétition entre Le sommeil lent profond (régulation homéostasique) et le sommeil paradoxal (régulation ultradienne).

Le syndrome de « mal adaptation »
L’intolérance au travail posté se traduit généralement par divers symptômes :  Troubles du sommeil et somnolence excessive. Fatigabilité. Troubles de l'humeur (dépression ou grande irritabilité ...) .Troubles gastro-intestinaux (dyspepsie, épigastralgie voire ulcère, syndrome d’insulino-résistance). Problèmes cardio-vasculaires. Prise de poids (dette de sommeil, grignotage).  La prise régulière d’hypnotiques bien qu’ils soient sans effet est un signe très évocateur. (A. Reinberg)

Le problème prend de l’ampleur
De nombreux salariés intolérants doivent conserver leur travail posté en raison des difficultés économiques. Les temps de trajet sont souvent longs: (1 à 2h !) avant ou après la prise de poste. Par exemple lever à 2h30 pour une prise de poste à 5h ! Risque accru de pathologies et d’accidents de la somnolence.

Les outils d’évaluation
Comment aborder une consultation de sommeil centrée sur cette problématique ?
Évaluer l’intensité du trouble du sommeil en relation avec le rythme de travail.
Avoir une idée des rythmes de vie.
Déterminer les heures de travail, de repos et de repas
Grille de sommeil et actimétrie. Recommandations : Période suffisante pour couvrir tous les postes de travail et les périodes de repos.
Évaluer les « alertes sommeil » : La somnolence excessive. Score d’Epworth > 10. La présence d’une insomnie. Temps de sommeil < 5 heures. Plus de 30 minutes pour s’endormir. Plus de 3 réveils nocturnes. L’intensité de la dette de sommeil .
L’intolérance : La prise d’hypnotiques est un bon indicateur.
Rechercher des pathologies du sommeil et de l’éveil associés

Nécessite un minimum de pré-requis sur le sommeil et sa pathologie
Insomnie – Hypersomnie, comment s’orienter pendant la consultation ?
Questionnaire de dépistage : C.A.R.E.S.S.E (conception E. MULLENS)

Etude IDREAM.
Le congrès du sommeil. Marseille 2009.

Mullens E

INTRODUCTION
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) ou Restless Legs Syndrome (RLS) est une pathologie du sommeil qui affecte le sommeil et la qualité de vie des patients. La fréquence du SJSR est estimée à 8,5 % de la population française1. Le diagnostic repose sur 4 critères d’interrogatoire : (1) Besoin impérieux de bougerles jambes,souvent associé à des sensations inconfortables et désagréable. Les membres supérieurs et les autres parties du corps sont parfois concernés. (2) Aparition ou s'aggravation des symptômes lors des périodes de repos ou d'inactivité, particulièrement en position allongée ou assise. (3) Soulagement ou rémission lors des mouvements, tels que la marche ou l'étirement,au moins temporairement et aussi longtemps que dure l'activité. (4) Apparition ou nette aggravation des symptômes le soir ou la nuit. Il peut s'y associer des mouvements périodiques au cours du sommeil Ces symptômes, témoin d’une hyperexcitabilité du système nerveux, seraient en rapport avec les fluctuations de dopamine dans le Locus Niger. Il existe un composante héréditaire, génétique (plus forte prévalence dans certaines familles). Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes. Différentes explications physiopathologiques ont été suggérées, toutefois l'hypothèse la mieux étayée est l'implication des systèmes dopaminergiques. Les anti-parkinsoniens comme la levodopa ou les agonistes dopaminergiques ont montré une efficacité thérapeutique. D’autres médicaments sont parfois proposés comme les opioïdes, les benzodiazepines et certains antiépileptiques. Le rôle du fer est maintenant mieux documenté. Le fer est un cofacteurde la production de dopamine2 et il a été observé une plus grande fréquence de SJSR chez les sujets présentant une anémie par carence en fer. Récemment une étude en double aveugle a montré une amélioration significative du score IRLS (International Restless Legs Syndrome Scale) et une augmentation du taux de ferritine après une supplémentation en fer pendant 12 semaines3. Afin de mieux connaître les modalités de prise en charge, en France, des patients présentant un SJSR et une carence en fer, une analyse retrospective sur dossiers a été effectuée.

OBJECTIF
L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’amélioration clinique du syndrome des jambes sans repos après traitement de 12 semaines par supplémentation en  sulfate ferreux chez les patients souffrant de carence en fer.

METHODOLOGIE
Étude observationnelle, rétrospective, multicentrique, sur dossiers de patients ayant consulté en 2007 et 2008 pour un SJSR dans un des 4 centres de sommeil suivants: Pr. P. Escourrou (Paris), Dr. A. Nicolas (Lyon), Dr. M. Tiberge (Toulouse), Dr. E. Mullens (Albi). Les données collectées lors de la consultation initiale et des consultations de suivis ont été colligées dans un cahier de recueil de dossier patient et analysées. L’étude a été conduite conformément aux recommandations et Bonnes Pratiques en Épidémiologie, soumise au Conseil National de l’Ordre des Médecins et à la CNIL.
Critère d’inclusion : Patient ambulatoire, de sexe féminin ou masculin, présentant une plainte d’un SJSR, un dosage de ferritine <50 μg/l pour laquelle une supplémentation martiale a été prescrite et contrôlée à 3 mois.
Critères d’exclusion : Patient non ambulatoire ou présentant une altération des capacités cognitives.

RESULTATS
Sur 200 dossiers étudiés, seulement 24 contenaient des résultats
documentés de dosage de ferritine et de score IRLS à J0 et à 3 mois.
L’âge moyen de ces patients était de 46 ans (extrêmes 23 à 76). 30,4 % des patients rapportaient desantécédents familiaux de SJSR. Pour 57 % des patients le diagnostic du syndrome des jambes sans repos remontait à moins de trois mois. Après traitement par fer oral, il a été observé une différence significative (p=0.0029) entre le score de sévérité IRLS de la première visite ; 23,15 (forme sévère) et le score obtenu à la visite de suivi ; 14 (forme modérée). Une différence significative a également été observée entre le dosage de la ferritine à la première visite ; 31,45 μg/l et celui observé à la visite de suivi ; 54,73 μg/l (p=0.0207).

CONCLUSION
Cette étude retrospective exploratoire sur dossier a permis de mettre en évidence sur un petit échantillon de patients carencés en fer et dont le dossier de consultation était documenté, une amélioration significative des symptômes du SJSR et du taux de ferritine sous traitement par sulfate ferreux .
Nous avons observé que le dosage de ferritine n’est pas systématique en présence d'un SJSR alors que la carence en fer est reconnue comme un des facteurs physiopathologiques de ce syndrome. Une étude prospective sur un plus grand nombre de patients permettra de préciser l’intérêt et les modalités de la supplémentation en fer dans le SJSR.

Cette étude a été réalisée en collaboration avec les Laboratoires Pierre Fabre Médicament.Contact auteur / Eric MULLENS / eric.mullens@orange.fr

La médecine du sommeil : une nouvelle spécialité clinique
XXI Congrès du sommeil, Albi, 2006.

MULLENS E., Fondation Bon Sauveur, Albi, France
GAVOILLE B., Albi
VIDAL M., Castres

Introduction
En France, la médecine du sommeil s’organise autour de centres spécialisés peu nombreux et saturés, pénalisant la qualité des soins et la recherche. Dans une thèse de médecine générale, nous avons observé comment un médecin diplômé du « sommeil et sa pathologie » peut soulager ces structures par une prise en charge en ambulatoire dans un cabinet de ville

Résultats
Analyse de 299 patients ayant consulté pour la première fois entre le 1.9.04 et le 1.9.05. 277 sont inclus: H 57%, F 43%, âge moyen 44 ans ± 15. Provenance: 57 % adressés par un généraliste, 18% par un spécialiste pour un total de 103 médecins prescripteurs différents avec 1,4 motif de consultation par patient. 20% sont en accès direct.

Bilan
73% (n=200) ont achevé leur bilan pour une moyenne de 1,2 examen complémentaire réalisé en ambulatoire dans 79% des cas et ayant nécessité un complément d’exploration au laboratoire de sommeil dans 21% des cas. Diagnostic (ICSD,1990) : 88% (n=172) ont au moins un diagnostic (24% en ont eu 2). En moyenne 1,4 diagnostic par patient. Troubles respiratoires du sommeil (48%), insomnies (32 %), troubles du rythme circadien (7%), troubles de l’éveil (5,5%), SJSR et MPJS (4%) et parasomnie (2,5%). Le bilan de sommeil est négatif pour 4%. Traitement: 88% (n=176) ont bénéficié d’un projet thérapeutique à raison de 1,3 traitement par patient. 36% ont eu une proposition de suivi au long cours dont 82% en relation avec un syndrome d’apnées du sommeil

Conclusion
Une organisation pyramidale de la médecine du sommeil, impliquant la participation d’un somnologue ambulatoire faisant le relais entre le premier recours et la médecine du sommeil institutionnelle permet de réduire de 79% l’accès
au centre de sommeil.

Protocole de survaillance des salariés à horaires atypiques
XXI Congrès du sommeil, Albi, 2006.

Cayrel A., Lacroix A., Esquirol Y., Mullens E., Delanoë M.

L’objectif est de proposer aux médecins du travail, assurant le suivi de salariés ayant des horaires de nuit, un protocole rapide et simple d’emploi pour les alerter précocement sur une intolérance à un horaire de travail particulier ou une désadaptation globale. Cet outil de diagnostic se présente sous la forme d’un questionnaire distribué au salarié lors de la visite d’embauche, des visites périodiques, des visites de surveillance médicale spéciale ou renforcée. Il peut être utilisé dans toutes les situations d’horaires non standard. Il comprend deux parties : un questionnaire remis au salarié avant la visite médicale et un document d’interprétation pour le médecin du travail. Le cœur du questionnaire est constitué par les « alertes sommeil » qui sont obtenues à partir des réponses aux questions concernant les habitudes de sommeil en fonction des postes. Il s’agit de la durée du sommeil, de la latence d’endormissement, du nombre d’éveils au cours du sommeil, de la prise de somnifères et du score à l’échelle de somnolence d’Epworth. Une étude, réalisée dans une fromagerie auprès de seize salariés, a permis au médecin du travail d’apprécier la simplicité d’utilisation de ce protocole et a confirmé les données de la littérature sur la désadaptation au travail posté à partir de 40 ans. L’interprétation des « alertes sommeil » permet de sensibiliser le médecin du travail et les salariés aux risques induits par le travail à horaires atypiques. Il sera nécessaire de valider ce protocole, lors d’études comprenant un plus grand nombre de salariés. Aujourd’hui il doit permettre au médecin du travail d’apporter une dimension supplémentaire aux visites médicales spéciales ou renforcées prévues par la législation tous les six mois.

Bilan de 2 années de formation sur le travail posté et la qualité du sommeil à la centrale nucléaire de Golfech
XIX Congrès SFRS, Bordeaux, octobre  2004.

MULLENS Eric, Fondation Bon Sauveur, Albi, France
FENOLLAND JL.  Service médical EDF, centrale nucléaire de Golfech
HERMEREL T. Service médical EDF, centrale nucléaire de Golfech
REGAGNON-ESSIG P. Service médical EDF, centrale nucléaire de Golfech,

Objectif :
La somnolence induite par le travail à horaires atypiques est responsable d’erreurs et d’accidents. Les médecins du travail de la centrale ont souhaité instaurer une formation pour les salariés de quart afin de les aider à une meilleure organisation de leur rythme veille-sommeil.

Méthode :
En 2002 et 2003, 122
personnes, réparties en 19 groupes, ont suivi, pendant une journée, l'exposé du spécialiste du sommeil. Le programme comprend la physiologie du sommeil, la chronobiologie, l’hygiène veille-sommeil, la dette de sommeil, les apnées, l'organisation du sommeil et des repos en fonction des contraintes et les facteurs d'adaptation au travail posté. Une évaluation de la somnolence avec l’échelle d’Epworth et un questionnaire de typologie circadienne. Des notions de diététiques sont proposées. Le stagiaire part avec une grille de sommeil et des documents pratiques élaborés par SVS81.

Résultat :
100 % se sont sentis
concernés, 96% mettront en pratique les recommandations, 29% pensent qu’une consultation spécialisée sur le sommeil est utile.
Leur somnolence a été comparée à celle de 243 salariés travaillant à la journée. Quarante et un pour cent de la population de quart ont une somnolence diurne excessive (score > 10) versus 13 % (p < 0,0001)

Conclusion :
Les connaissances acquises permettent de mieux comprendre les concepts de vigilance, sommeil, récupération. Une telle formation pourrait devenir systématique, notamment en direction des nouveaux embauchés, pour éviter les conséquences sociales du travail en trois-huit.

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Insomnie, Hypersomnie, comment s'orienter lors de la première consultation ? Le questionnaire C.A.R.E.S.S.E

MULLENS Eric, Fondation Bon Sauveur, Albi, France

Le « sommeil et sa pathologie » regroupe un certain nombre de syndromes et de troubles bien codifiés par la classification internationale des troubles du sommeil.
Cette discipline encore jeune, ne fait pas l’objet d’un enseignement universitaire complet. Des diplômes universitaires existent, mais nombreux sont encore les médecins généralistes qui n’ont pas cette formation et méconnaissent les diagnostics qui se cachent derrière la plainte de mauvais sommeil.
Demander à un patient s’il dort bien ne suffit pas. La pathologie du sommeil regroupe en fait des affections à l’origine d’une insomnie, d’une hypersomnie ou d’une somnolence excessive.
La première consultation doit permettre au médecin de suspecter, dépister et définir la ou les composantes de la dyssomnie afin de proposer au patient une orientation adaptée vers un centre de sommeil.

Comment identifier assez « rapidement » LA ou LES COMPOSANTES de la dyssomnie selon la Classification Internationale des Troubles du Sommeil (ICSD)
La première consultation laisse bien souvent peu de temps pour un interrogatoire en profondeur. J’ai donc tenté d’élaborer un questionnaire qui permet, intitulé « CARESSE », qui permet de qualifier l’insomnie d’endormissement, par éveils nocturnes multiples  ou par réveil matinal précoce.

Au préalable il faut essayer d’avoir la présence de l’entourage.

Ce questionnaire est en relation avec des troubles du sommeil, il faut bien évidemment éliminer tout problème psychiatrique et éliminer tout problème médical connu : douleur, traumatisme, ménopause, trouble respiratoire nocturne (BPCO, Asthme)  …

Il fait le tour d’une quinzaine de composantes diagnostiques et évalue le degré de somnolence du patient.

Les différentes lettres de CARESSE représentent un moyen mnémotechnique. Chaque diagnostic est évoqué par une question clé :

  • C pour coucher
  • A pour apnées
  • R pour rythme
  • E pour éveils et réveils
  • S pour somnolence
  • S pour sieste
  • E pour environnement

Au terme de ce questionnaire, le médecin pourra mieux connaître son patient et poser par exemple le diagnostic d’insomnie par réveils nocturnes avec somnolence diurne excessive. Composantes diagnostiques : Syndrome d’apnées du sommeil et dépendance aux hypnotiques. 

Des conseils pratiques sur le rythme veille-sommeil des les salariés à horaires atypiques.
Congrès SFRS - MONTPELLIER . Novembre 2000

Mulens E.  Laboratoire de sommeil, Fondation Bon Sauveur, Albi
Delanoë M., Service de Médecine du Travail en Agriculture, MSA Tarn Aveyron, Albi

Il faut enseigner la médecine du sommeil notammentdans le monde du travail. En effet, en 1993, une enquête épidémiologique portant sur 4832 personnes, « Le sommeil dans le département du Tarn (1) », a mis en évidence des différences notables concernant le sommeil et la somnolence des salariés à horaires atypiques par rapport au reste de la population. En 1994, sur l’initiative du laboratoire de sommeil, s’est constituée une équipe pluridisciplinaire de santé au travail regroupant de nombreux acteurs institutionnels, le service prévention de la CRAM, le Carrefour Santé de la CPAM, la Mutualité Sociale Agricole, la préfecture du Tarn, l’inspection du travail, l’inspection médicale du travail, des médecins du travail, une diététicienne et le médecin hypnologue. Cette équipe est à l’origine de l’association SVS 81, Sommeil Vigilance Sécurité 81. Son objectif est le développement de réflexions, d’études et d’actions concernant tous les problèmes liés à une altération de la vigilance en rapport avec les troubles du sommeil en milieu professionnel. En 1999 la première démarche a consisté en une enquête par questionnaire et grille de sommeil réalisée par 16 médecins du travail avec 395 salariés dans 40 petites et moyennes entreprises. Les résultats ont fait l’objet d’un document, « Sommeil et travail à horaires atypiques », destiné aux médecins du travail. Il présente de nombreux résultats statistiques mais son originalité est d’offrir une information globale et simple sur les rythmes de vie et l’hygiène alimentaire adaptée aux différentes contraintes horaires liées aux horaires de travail. Nous en présenterons certains aspects notamment sur les postes du matin et de nuit. En 2001, la seconde étape va consister à rendre ce document pédagogique accessible aux salariés. Il donnera une information et des conseils pratiques pour les aider à mieux s’adapter aux contraintes imposées par les horaires atypiques surtout en cette période de bouleversement et de déréglementation du temps de travail.

SVS 81 : Quand les entreprises tarnaises intègrent les problèmes de sommeil
Congrès SFRS, Toulouse, 1997

Mulens E.  Laboratoire de sommeil, Fondation Bon Sauveur, Albi

Dans une dynamique de sensibilisation sur le sommeil et la somnolence dans le Tarn le laboratoire de sommeil a souhaité rassembler l’ensemble des médecins du travail de ce département dans le cadre d’une réunion organisée par la préfecture. A l’issue de cette réunion, certains participants ont décidé de créer l’association SVS 81 en partenariat
Cette association a pour but le développement de réflexions, d'études et d'actions concernant tous les problèmes liés à une altération de la vigilance et/ou du sommeil en milieu professionnel et hors du milieu professionnel.
La première action a été la réalisation d’une enquête auprès de 350 salariés soumis à des horaires de travail atypiques, dans la perspective d’élaboration d’un fascicule pédagogique. L’objectif de ce document est de donner à l’ensemble des partenaires sociaux des entreprises tarnaises une information personalisée et adaptée en fonction du poste de travail, sur les dangers de la dette de sommeil, des apnées et les moyens de mieux gérer son sommeil et sa vigilance. A côté des aspects classiques du rythme veille-sommeil seront traités les problèmes de rythme de vie et d’alimentation.
nous désirons donner une information globale sur le rythme de vie.
La rencontre avec les médecins du travail du Tarn a abouti à la mise en place d'un groupe de travail et de réflexion concernant le sommeil, la vigilance et les postes de travail. L'objectif des différentes réunions est une sensibilisation et une motivation des différents acteurs professionnels (chefs d'entreprises, salariés ...). Ce groupe de travail s'est constitué en mars 1995 sous le nom de Sommeil Vigilance Sécurité 81 (SVS 81).
De nombreux projets sont à développer et notamment la création d'une enquête selon les différentes contraintes de travail (postes, astreintes ...). Les résultats de ces enquêtes serviraient à élaborer des fascicules identiques à l'enquête grand public. Le but étant de donner des règles élémentaires d'hygiène veille-sommeil en fonction des horaires de travail

 

© Dr Eric Mullens
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