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Sommeil et travail à horaires atypiques
Réalisation Dr Mullens
© SVS81 

Introduction

Enquête chez 395 salariés

Facteurs d'adaptation au travail posté

Les rythmes : travail, sommeil, alimentation

Conseils diététiques généraux

Le poste du matin

Le poste de l'après-midi

Le poste de nuit

Le travail à la journée

Le repos

Pourquoi dormez-vous mal ?

Un peu de poésie ... c'est possible

Exemples de grilles de sommeil

 

Deux documents de synthèse
grand public - Tirage limité
Janvier - juillet 2001

 

Publications dans les congrès

Formations sur ce thème

 

 

Le poste de nuit

 

Le sommeil
Le bruit pendant le sommeil du matin
Conseils diététique
Exemple de la boulangerie Poîlane
Observation sur le combat de nuit

Travail de nuit et retentissement sur la santé
(Article publié dans soins Gérontolosie de mars/avril 2006)

SVS81 vous propose un document de synthèse

Vous trouverez aussi de nombreuses explications dans 2 livres

Apprendre à dormir  Présentation du livre eApprendre à faire la sieste img1.gif

Sommeil

Type de travail

Matin

Aprés-midi

Nuit

Jour

Repos

Durée du sommeil

5 h

8 h 30

6 h 15

7 h 30

8 h 45

Plus de 30' pour s'endormir

40 %

31 %

18 %

26 %

25 %

3 réveils ou plus pendant la nuit

18 %

10 %

11 %

10 %

8 %

Sommeil insuffisant

78 %

16 %

49 %

31 %

11 %

Mauvais sommeil

50 %

10 %

33 %

23 %

12 %

Réveil matinal provoqué

76 %

27 %

24 %

54 %

14 %

Sommeil au réveil

60 %

16 %

37 %

32 %

11 %

Somnolence au travail

 

 

 

 

 

%

43 %

10 %

63 %

41 %

 

Heure

9 h

17 h 30

3 h 30

14 h

 

Sieste

 

 

 

 

 

%

72 %

5,5 %

40 %

16%

23 %

Durée

70 mn

Courte

30 mn

10 mn

15 mn

  • Temps de sommeil 6h15'
  • Dette de sommeil d'environ 2h par rapport au repos, majorée par le fait que le sommeil du matin s'effectue au cours d'une période normalement réservée à l'éveil.
  • Tous les synchroniseurs sont orientés vers l'éveil : lumière, température, environnement (bruit, activité).
  • L'ajustement au travail de nuit permanent est meilleur que pour le travail à horaires tournants puisqu'il n'y a pas de multiples changements d'heures.
  • C'est au cours du sommeil de matin que les personnes sont le plus gênés par le BRUIT pendant leur sommeil.
    38% des personnes qui travaillent de nuit sont gênées par le bruit dans leur sommeil. A comparer avec: poste du matin 28% - poste du soir 17% - repos 18%

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Le bruit pendant le sommeil du matin

Voir aussi bruit

*"Est-ce-que votre sommeil est dérangé par le bruit ? Si oui, par quelles sortes de bruit ?"

    Poste de nuit 38%
    Poste du matin 28%
    Poste du soir 17%
    Repos 18 %

  1. Bruits dans le logement (67 % des réponses)
    • Enfants : pleurs, maladie, réveil ...
    • Conjoint, famille: ronflement, horaires de travail, bip...
    • Téléphone, sonnette.
    • Représentant, relevé compteur EDF ...
    • Porte qui claque, verrou de porte.
    • Lave vaisselle ou lave linge.
    • Animaux, chiens ...
  2. Bruits à l'extérieur du logement (55 % des réponses)
    • Voisins : HLM, aspirateur, lave vaisselle ...
    • Rue : jeunes dans la rue, circulation, voitures, mobylettes, klaxons, camion poubelles, pompiers, parking, klaxon du boulanger ...
    • Tracteur, tondeuse, travaux, garages...
    • Pluie, vent
    • Aboiements ...

Conseils pendant le sommeil de la journée

  • Prévenir les autres que vous dormez.
  • Bien faire le noir dans la chambre.
  • Bouchons dans les oreilles.
  • Débrancher le téléphone et la sonnerie de la porte.
  • Panneau " ne pas déranger " sur la porte.
  • Éviter de se faire réveiller.
  • Voir le document de synthèse

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Conseils diététique

Repas du soir

  • Unique et non 2 prises (domicile + travail).

Au cours de la nuit - collation

  • Attention au grignotage sucré ou salé. Les prises alimentaires nocturnes ne doivent pas s'ajouter aux repas principaux.
  • Entre 1h et 3h du matin pour maintenir un niveau de vigilance correct.
  • Plutôt protido-glucidique (pain/poulet) que glucido-lipidique (pain/beurre/confiture).
  • S'hydrater tout au long de la nuit.
  • Éviter de prendre du café 3 à 4 heures avant d'aller dormir.

Petit-déjeuner

  • Avant d'aller dormir.
  • Plus léger que le petit-déjeuner traditionnel. Conserver toujours une boisson chaude sucrée (chocolat chaud, infusion ...)

Repas de midi

  • Après le sommeil du matin.
  • Essayer au maximum de conserver un déjeuner traditionnel.

Voir aussi : "alimentation et travail posté"

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Un exemple de sensibilisation

A la demande de la S.A. POILÂNE (boulangerie parisienne) j'ai réalisé en janvier 1995 un module Sommeil à l'attention des jeunes aspirants boulangers, mais aussi des boulangers confirmés.

L'objectif était de sensibiliser sur le sommeil des travailleurs de nuit et sur la conséquences de la somnolence qui en résulte (voir aussi conduite de nuit chez les jeunes).

Ce module sommeil s'intègre dans une auto formation sur cédérom comprenant des conseils pratiques sur l'alimentation, le sommeil et des sujets de culture générale intéressant cette catégorie socioprofessionnelle.

Texte de ce module sommeil

Savez-vous que lorsque vous aurez 75 ans vous aurez dormi pendant 25 ans ?...
Le sommeil est un besoin physiologique quotidien indispensable pour notre survie. Il permet de développer harmonieusement notre corps et notre esprit. La qualité du sommeil dépend de la qualité de la veille et réciproquement. Un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité crée une somnolence dont les conséquences peuvent être graves notamment pendant les périodes de travail et de conduite automobile - accidents du travail et de la circulation par exemple.

Notre besoin de sommeil est rythmé comme une horloge. Il survient régulièrement à 2 périodes au cours des 24 heures.

  • Tout d'abord la nuit. Une nuit de sommeil se compose de 4 à 5 cycles de sommeil. Chacun dure en moyenne 1 heure 30 et comprend le sommeil lent profond qui recharge notre organisme en énergie et le sommeil paradoxal ou sommeil du rêve qui permet la récupération psychique. Nous rêvons tous en moyenne 100 minutes et surtout en fin de nuit.
    Entre chaque cycle de sommeil existe un réveil trop bref pour que l'on s'en souvienne. Cependant, certaines nuits, le rendormissement peut être plus long notamment en cas de soucis ou bien si l'on a consommé trop d'excitants dans la journée.
    La durée du sommeil diminue avec l'âge. Un enfant de 8 ans doit dormir environ 11 heures par nuit, à 20 ans 8 heures et à 70 ans 6 heures suffisent.
  • La seconde période de somnolence naturelle survient en milieu de journée. Nous l'appelons la sieste. Elle se traduit par un besoin de repos ou de relaxation de 10 à 20 minutes entre 13 heures et 15 heures. Elle permet de "couper" la journée pour rester en forme et vigilant jusqu'au soir. L'envie de dormir est présente chez tout le monde, à tous les âges mais à des degrés plus ou moins importants. Elle est plus marquée si la nuit précédente a été mauvaise ou courte. On ne doit cependant pas dormir trop longtemps pour éviter une insomnie la nuit suivante.

Le manque de sommeil - appelé aussi dette de sommeil - entraîne inévitablement une somnolence. Cette baisse de vigilance se traduit par de nombreux signes. Par exemple des courbatures, une lassitude, une nervosité et une irritabilité envers les collègues de travail ou lors de la vie familiale. Par un manque de motivation, une altération des réflexes, une erreur de manipulation. Elle peut être la cause d'un retour de flamme, d'une fournée sans sel ou d'une mauvaise maîtrise de la fermentation. Le risque majeur étant l'endormissement imprévisible aux conséquences souvent catastrophiques notamment en conduisant.

Le seul moyen de l'éviter consiste à respecter les règles les plus élémentaires. Évitez les boissons stimulantes ou excitantes 4 à 5 heures avant d'aller vous coucher: café, thé, sodas contenant de la caféine, vitamine C. De même, ne fumez pas avant d'aller au lit. Vous éviterez aussi l'alcool qui rend somnolent et provoque une agitation en fin de nuit. Respectez un rythme de sommeil régulier : ne vous couchez pas trop tard et pratiquez régulièrement un exercice physique. Récupérez au cours des périodes de repos et de congés.

Le travail de nuit impose de rester éveillé pendant une période normalement réservée au sommeil. Il expose à un risque de somnolence surtout entre 1 heure et 5 heures du matin. Il est donc essentiel de prévenir ce trouble.
En France, environ 1 million de personnes travaillent actuellement de nuit, 50% d'entre vous en manufacture ou en boulangerie. L'adaptation à ce rythme est très variable selon les individus. Elle est généralement bonne jusqu'à 35 - 40 ans.
Un travailleur de nuit doit impérativement se responsabiliser et s'imposer une hygiène veille-sommeil excellente pendant la journée et au cours des périodes de repos. Il doit assurer la qualité de la production pendant son travail et se reposer pendant la journée tout en conservant une vie sociale et familiale.
Certaines solutions ou "recettes" pourront vous aider à y parvenir.

Avant une période de travail, essayez de faire une bonne sieste dans la journée, surtout avant la première nuit de cette période. Cette sieste peut être longue. La vigilance nocturne sera bien meilleure d'autant que le premier poste de nuit impose bien souvent une journée de 24 heures !...
Pendant le travail de nuit, vous pouvez consommer raisonnablement du café mais pas plus tard que 23 heures - minuit. En boire trop non seulement rend anxieux, nerveux, mais encore altérera la qualité du sommeil du matin. Il vaut mieux travailler dans un endroit très bien éclairé. En fin de nuit évitez de fumer. Il n'est pas recommandé de grignoter en permanence.
Après le travail de nuit, si vous devez conduire, aérez la voiture et ne la chauffez pas trop. Si le sommeil survient - bâillements, yeux qui piquent, tête qui devient lourde en sont les premiers signes - n'hésitez pas à vous arrêter pour dormir.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le travail de nuit ne permet pas un travail supplémentaire de jour. La double journée est dangereuse parce qu'elle majore le déficit de sommeil. Dès que vous arrivez chez vous, il est indispensable de prendre un petit-déjeuner, puis d'aller se coucher sans lutter contre le sommeil. Au coucher vous devez apprendre à vous relaxer. Il faut se rapprocher au mieux des conditions du sommeil de nuit : volets fermés, utilisez éventuellement des boules "quiès", débranchez le téléphone et la sonnerie de la porte, mettez sur la porte d'entrée un panneau "ne pas déranger", prévenez les amis que vous dormez, ne vous faites pas réveiller. Si ces conditions sont bien respectées, le reste du temps sera consacré aux loisirs ou aux activités sportives qu'il ne faut pas négliger.

Les congés sont nécessaires pour vous "recaler" sans entretenir la dette de sommeil. Il convient d'augmenter le temps de sommeil en évitant de se coucher trop tard et en profitant de la grasse matinée, sans oublier la sieste. Il est primordial d'éviter de se remettre en manque de sommeil quelques jours avant de reprendre le travail.

Certains peuvent envisager de prendre un somnifère. Il s'agit d'un médicament dont l'utilisation doit être très prudente et de courte durée, jamais sans un avis et un suivi médical strict.

Travailler de nuit impose une nouvelle philosophie de vie. Vous êtes encore jeunes mais ceux qui sauront respecter une parfaite hygiène de sommeil auront un bénéfice immédiat mais aussi à long terme sur leur santé, leur vie professionnelle et familiale.

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Observation sur le combat de nuit

La GUERRE  d’ALGERIE 1958-1960.
Observations sur le combat de nuit, du Capitaine N. DELPON commandant le 2e Escadron du 18e Rgt. de Dragons

MISSION sur la « HERSE »

La « HERSE » était constituée par un barrage de barbelés électrifiés à 5.000 volts et de mines anti-personnel le long de la frontière Tunisienne, de Bône à Bir el Ater sur 500 Km.
La mission qui me fut confiée avec mon Escadron d’Appelés, équipé de blindés légers, était l’interdiction de tout franchissement de nuit aux rebelles, pendant 16 mois sur 24 Km. de frontière, entre Duvivier et Laverdure, au nord de Souk Ahras.
Nous étions formés pour combattre éventuellement quelques nuits, mais pas pour tenir pendant 480 nuits consécutives.
Le préavis d’un mois, me permit de préparer ma troupe à cette forme de combat qui nous impressionnait un peu.
Ma première note de service d’organisation, qui précisait que dès le lendemain le repas de midi serait désormais servi à minuit, et le petit-déjeuner à midi, donnait le ton du bouleversement des activités habituelles.
Le rodage physiologique fut très dur pour tous pendant les 15 premières nuits, nous avions l’impression de ne pas pouvoir nous adapter efficacement.
Des sentinelles en armes s’endormaient à leur poste malgré leur volonté de résister, et j’eus à déplorer 4 accidents de véhicules retrouvés renversés dans les fossés, les conducteurs ayant succombé au sommeil.
La fatigue pouvait diminuer la vision sur le balisage des champs de mines et celui du 5.000 volts passant sous les ponts, qui aurait pu être mortelle pour celui qui aurait simplement uriné en contre bas dans la nuit.
Avec le Lieutenant FAVE, Médecin Chef du Régiment, une étude de la fatigue des hommes et de leur capacité de récupération fut entreprise, et aboutit aux conclusions qu’il fallait réserver régulièrement au minimum 7 heures de sommeil à chaque Soldat, toutes les 24 heures.
Ce n’était pas facile avec les imprévus du combat et par le fait que le sommeil s’effectuait le jour, de l’aube à 13 heures, avec l’obligation de maintenir le noir dans les dortoirs de la troupe, ainsi qu’un minimum de bruit à l’extérieur lors de l’entretien des blindés, effectué par une équipe qui n’opérait que le jour.
Après le cap de deux semaines, petit à petit nous fumes plus à l’aise ; puis par la suite notre comportement la nuit devint aussi facile que le jour, la fatigue disparut.
Ce qui nous surprit le plus fut l’impression que notre vision de nuit s’améliorait nettement, la perception auditive du moindre bruit dans le silence nocturne également.
L’incorporation du contingent tous les deux mois nous obligeait à adapter les nouvelles recrues à la nuit, périodiquement.
La surprise de nos épouses lors de nos courtes permissions en métropole, était de constater que nous ne dormions plus la nuit, la réadaptation inverse n’ayant pas eu le temps de s’effectuer en quelques jours.
Je dois noter une curiosité de plus, c’est que le nouveau repas de minuit complet était bien avalé par la troupe et que par contre ce que je croyais être devenu le petit-déjeuner à 13 heures, avait dû être corsé comme un repas normal malgré le repas du soir, l’organisme ne supportait pas un grand vide d’aliments de minuit à 19 heures du soir.
Pour ce qui me concernait personnellement dans mon commandement, ayant à visiter mes pelotons toute la nuit, contrairement à eux qui n’étaient engagés que la moitié du temps avec relève à minuit, je fus étonné de pouvoir très bien résister au sommeil dans ces circonstances.
Cette expérience a été très instructive sur la capacité du corps à s’adapter ainsi à une activité nocturne inhabituelle.
N.  DELPON

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© Dr Eric Mullens - Avril 1998
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Source : site Web http://eric.mullens.free.fr/.
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